Le 10ème « Fashion Summit » de Copenhague aura réservé une surprise de taille lors de l’intervention de François-Henri Pinault : la mission qui lui a été confiée par Emmanuel Macron de fédérer les acteurs de la mode pour un engagement à transformer un secteur qui est aujourd’hui l’un des plus polluants.
L'engagement du groupe KERING récompensé ?
Comment interpréter le choix du président de la République Française ? Faut-il y voir la reconnaissance des actions menées par le groupe KERING depuis plusieurs années sur le terrain du développement durable ? Probablement.
L’outil EP&L développé au sein du groupe pour une meilleure approche des enjeux environnementaux de la chaine d’approvisionnement de ses marques illustre d’ailleurs cet engagement. Il a pour intérêt majeur de traduire les impacts en valeur monétaire pour une intégration au compte de résultat – un détail qui fait la différence pour que le sujet soit intégré dans les discussions stratégiques. La marque sport & lifestyle PUMA (alors propriété du groupe) en avait été le précurseur en publiant son compte de résultats environnementaux en 2011.
Convaincre ses pairs... un défi pas si simple !
M. Pinault a déclaré lors du sommet « Nous devons construire une coalition d’entreprises de mode prêtes à adopter une plate-forme d’objectifs de développement durable ». Voici donc l’objectif visé dans le cadre du prochain G7 qui se tiendra en août 2019 en France. Mais le chemin pour parvenir à une telle coalition risque d’être parsemé d’embuches ! Bernard Arnault, dirigeant de LVMH et principal concurrent du groupe Kering, a en effet déjà répondu à cette proposition et indiqué qu’il ne voyait pas vraiment la différence avec ce qui est déjà fait aujourd’hui.Les discussions promettent donc d’être longues pour réussir à s’entendre sur des objectifs communs, voire la co-construction de projets communs.
François-Henri Pinault va également devoir constituer une coalition la plus large possible, pas uniquement composée de grands groupes, mais de l’ensemble des marques volontaires du secteur. Certaines n’auront peut-être pas les moyens financiers de ces multinationales, mais elles sauront certainement bousculer les codes et les usages d’un secteur qui doit profondément innover pour espérer réussir à se transformer!
J’ai maintenant hâte de voir qui répondra présent et quels seront les engagements pris. La communauté de Sustainabeelity Consulting et ses experts sont en tout cas prêt à participer à ce beau challenge !
