Les 10 gestes de L’émission pour la Terre – dans le cadre de son travail

Hier soir, mardi 15 octobre, France 2 a programmé une émission en direct pour sensibiliser les citoyens français aux enjeux écologiques et tenter de mobiliser l’opinion autour de quelques actions concrètes, à mettre en place dans son quotidien, à la maison.

Animée par Nagui et Anne-Elisabeth Lemoine, L’Émission pour la Terre a réuni de nombreux téléspectateurs  (2,3 millions – 12% d’audience). Soyons honnête, de notre côté, on aurait souhaité un score encore plus élevé, à la hauteur du défi à relever pour notre société au cours des prochaines décennies.

Pas question ici de participer aux polémiques du jour sur les quelques incohérences potentielles de l’émission entre les objectifs visés et le train de vie de untel ou untel, ou encore le mode de transport retenu pour la participation de tel ou tel invité.

Nous préférons saluer dans cet article le travail d’éveil des consciences, dans un mode « participatif » et plutôt ludique pour permettre à tout le monde de réfléchir à l’impact de ses actions sur l’environnement. La soirée était également l’occasion de votes au travers des réseaux sociaux ou de sms (non surtaxés !) pour se positionner par rapport aux actions proposées. Ces votes ont permis aux organisateurs de nous proposer un classement des 10 actions pour la Terre, en fonction de leur appropriation par le public.

Une idée nous est alors venue. Au travail, comment ces mêmes actions pourraient se concrétiser ? Comment intégrer ses gestes « simples » aux démarches de développement durable des entreprises ?

Voici notre proposition pour adopter ces gestes dans le cadre de votre projet RSE ! Bien sûr cette liste n’est pas exhaustive : n’hésitez pas à la compléter avec vos commentaires.

 

Action n°1 : acheter des fruits et légumes de saison

Pour une entreprise disposant d’un service de restauration, il s’agit le plus souvent d’un contrat de prestation dans lequel il suffit d’ajouter ce critère dans les exigences de l’appel d’offre. De manière plus générale, intégrer des critères RSE dans les achats est une réelle opportunité de produire des résultats visibles assez rapidement. Il est probable que le prestataire évoque une augmentation des prix : il faudra alors discuter avec lui pour trouver les solutions qui permettraient de conserver un prix identique (par exemple, en réduisant le choix afin d’optimiser les quantités et le gaspillage) ; ou de communiquer aux salariés en expliquant pourquoi le prix est désormais légèrement supérieur.

Pour une entreprise plus petite, on peut imaginer des campagnes de sensibilisation auprès des collaborateurs qui emportent leur déjeuner pour le réchauffer sur place ou des partenariats avec des acteurs locaux pour favoriser des paniers de fruits et légumes composés uniquement de produits de saison.

Dans tous les cas, nombreux sont les salariés qui déjeunent dans des restaurants autour de leur lieu de travail. Négocier un partenariat ou des avantages fidélité pourrait être un levier pour favoriser ces établissements responsables.

On peut aussi aller encore un peu plus loin et créer des tickets restaurants (pour les entreprises qui en distribuent) valables uniquement dans les adresses dont les chefs de cuisine travaillent des produits frais de saison.

Action n°2: ne manger ni viande ni poisson au moins un jour par semaine

A l’échelle de l’entreprise, organiser une sensibilisation sur l’impact de ce type d’action dans un plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) est un levier simple à mettre en œuvre par les collaborateurs en charge des démarches RSE. On peut également compléter la campagne d’information par des affichages dans les zones de restauration. Peu couteux et efficace !

Action n°3 : remplacer bouteilles et gobelets en plastique par une gourde

Il existe aujourd’hui des alternatives simples aux gobelets en plastique dans les entreprises.

Pour le café, un simple réglage des machines permet généralement de remplacer le gobelet par un mug personnel. Ce geste permet dans le même temps de négocier une réduction sur le prix du café. Pour les visiteurs, un service de tasse en libre service permet également de leur proposer un café « sans plastique ». Et si le café est issu de l’agriculture biologique ou du commerce équitable, c ‘est encore mieux !

Pour les fontaines à eau, une distribution de verres réutilisables aux couleurs de l’entreprise sera déjà une première étape intéressante ! Ce sera également une occasion parfaite pour exposer ses engagements et sensibiliser toutes les équipes à sa démarche de développement durable. Les bonbonnes sont généralement gérées directement par le prestataire qui en assure le recyclage en circuit fermé (elles sont vérifiées, nettoyées et ré-utilisées). A noter que certaines fontaines à eau (plus d’un quart des bonbonnes en fonctionnement en France) sont reliées directement au réseau de la ville (l’eau de la fontaine est filtrée)

Action n°4 : planter des fleurs pour abeilles

Évidemment, chez Sustainabeelity Consulting, on adore cette action ! 😉

Toutefois, il faut reconnaitre que pour les entreprises situées en ville, sans foncier… ce ne sera pas simple… sauf si elle dispose d’un toit sur lequel installer quelques bacs à fleur.

Pour les entreprises qui disposent de terrains, une pratique qui se développe consiste à ne pas tondre la totalité des espaces verts, pour y semer des mélanges de fleurs propices aux insectes pollinisateurs et à la biodiversité. On peut également remplacer la tondeuse par un mouton… il devient généralement la mascotte des employés !

Action n°5 : supprimer vos e-mails inutiles de votre messagerie

Ici aussi, on peut facilement participer !

Une première étape : limiter la taille des espaces disque disponibles pour la messagerie. Cela oblige chacun à se responsabiliser et à ne conserver que les correspondances essentielles.

Il est également intéressant d’installer une messagerie instantanée qui remplace aisément l’envoi de certains e-mails entre collègues. Encore mieux : profiter de la pause pour se lever et aller directement voir son collègue pour partager avec lui ce fameux café bio « plastic free ».

Il y a aussi des milliers de messages, réponses de messages, réponses de réponses, etc… conservés pour le « suivi » des dossiers. En vérité, ils ne sont utilisés que sur un laps de temps très court et pourraient être supprimés ensuite. Le dossier est critique ? Un outil de gestion de projet et de partage de fichiers pourrait sans aucun doute répondre à 80% du besoin des équipes.

Dans les services, on note aussi que plusieurs personnes d’une même équipe sont abonnées aux mêmes newsletters…. il suffirait pourtant de formaliser un fonctionnement pour limiter ces inscriptions, tout en garantissant l’accès de tous aux informations essentielles. Je m’abonne à « X », tu t’abonnes à « Y », et nous nous engageons à ranger et classer les informations importantes (et notre analyse de leurs impacts sur notre activité) dans le dossier partagé « Veille collaborative » ! C’est aussi une opportunité pour dynamiser l’esprit d’équipe.

Enfin, de nombreuses messageries permettent aujourd’hui des classements automatiques des messages reçus. Cet outil est un allié efficace pour cette action n°5 ! Il permet de repérer plus facilement les e-mails à traiter, à conserver, et ceux qui peuvent prendre directement la direction de la corbeille après leur lecture.

Action n°6 : acheter moins de vêtements ou de seconde main

Ici, il semble difficile pour une entreprise d’agir. Elle peut néanmoins encourager le geste de recyclage de ses collaborateurs en mettant en place des campagnes internes, avec pourquoi pas un challenge pour rapporter le plus de vêtements. Ce dispositif peut également être complété par du troc entre collaborateurs ou par une bourse aux vêtements (particulièrement efficace pour les vêtements et jouets d’enfants). Or un simple fichier excel peut parfaitement répondre à un besoin d’organisation et de cadrage de l’évènement (pour ne pas transformer l’entreprise en entrepôt pendant plusieurs jours).

Action n°7 : laisser votre voiture au garage pour les trajets de moins de 3km

Plusieurs démarches sont possibles ici.

Tout d’abord, en ce qui concerne les déplacements domicile -> travail, une entreprise peut encourager les collaborateurs les plus proches à venir en vélo en mettant en place une IKV (indemnité kilométrique vélo) dont les modalités ont été fixées par le gouvernement. Dans le cas d’une entreprise desservie par des transports en commun, l’entreprise peut également se rapprocher de sa municipalité pour valider la fréquence et les horaires (notamment dans le cadre des transports en bus : selon la taille de l’entreprise et le nombre de personnes concernées, des bus complémentaires peuvent être mis en place aux heures de pointe).

Ensuite, une organisation peut également réfléchir aux déplacements professionnels, et aux véhicules mis à disposition des salariés. Dans le cas de déplacements autour du site, des vélos à assistance électrique pourraient être proposés. Pas très culturelle dans notre société française, cette solution est pourtant plébiscitée dans les pays où le vélo est intégré au quotidien des citoyens. Pour les déplacements un peu plus long, une voiture électrique pourrait être proposée en remplacement des voitures à moteur thermique. Enfin, pour les plus longs trajets, l’entreprise peut bien sûr conserver une flotte de véhicules essence ou diesel. Il serait néanmoins ici aussi intéressant d’intégrer des critères RSE dans le choix des véhicules en leasing ou loués par les collaborateurs.

Un dernier mot, dans les sociétés, de nombreux véhicules sont négociés comme avantage en nature par les cadres dirigeants. Une entreprise engagée dans une démarche RSE devrait pouvoir convaincre ses cadres de l’importance de remplacer leurs berlines puissantes ou leurs SUV par des véhicules plus modestes ou hybrides. Il me semble que la qualité d’un dirigeant ne se mesure plus au nombre de chevaux fiscaux de sa voiture de fonction !

Action n°8 : mettre votre chauffage à 19°C maximum

Problème récurrent des entreprises équipées d’un système de chauffage / climatisation. Pour une même consigne de température, à droite du bâtiment, les collaborateurs ont froid, à gauche, ils ont trop chaud… Je témoigne simplement ici du fait que travailler dans un espace où la température est élevée conduit régulièrement à voir des salariés qui se plaignent de fatigue visuelle ou de maux de tête en fin de journée. N’étant pas médecin, je ne peux confirmer le lien de cause à effet…

Il est bon d’indiquer également ici la nécessité de renouveler l’air intérieur des bureaux en rappelant que la pollution ne se trouve pas exclusivement à l’extérieur des bâtiments.

Action n°9 : donner du temps à une association pour la nature

Au niveau de l’entreprise, 3 actions sont possibles.

Tout d’abord, comme pour toutes les actions, l’entreprise peut sensibiliser ses équipes et les encourager à participer à la vie associative locale. Elle peut donc favoriser la connaissance des associations locales engagées en leur offrant, par exemple, la possibilité de présenter leur démarche au cours des pauses déjeuner ou en afterwork.

Ensuite, l’entreprise peut agir en mécène auprès de ces associations. Elle peut également encourager ses client et collaborateurs à devenir un micro-acteur. Aujourd’hui, de nombreuses marques de distribution proposent déjà l’arrondi solidaire en caisse. Elle pourrait selon moi aller encore un peu plus loin en proposant l’arrondi sur salaire et pourquoi pas également par un système d’abondement partiel : lorsque les dons atteignent xx €, je m’engage à verser yy €.

Enfin, l’action faisant plutôt référence à du temps qu’à de l’argent, le mécénat de compétences est également un formidable outil pour une entreprise. Il permet une réalisation de soi aux collaborateurs volontaires pour s’engager quelques jours ou semaines aux côtés d’une association.

Action n°10 : voyager sans prendre l'avion pendant 1 an

Bien sûr, cette action n’est pas applicable à toutes les entreprises. Pour autant de très nombreuses sociétés devraient s’interroger sur les déplacements de leurs salariés.

Le déplacement est-il préparé ? des objectifs ont-ils été clairement fixés et quel est le bénéfice attendu par l’entreprise ? Le planning est-il optimisé ? Le transport retenu est-il le meilleur choix ? Dans le cas d’un vol court-courrier, on peut par exemple penser qu’un déplacement en 1ère classe en train, bien que plus long (et pas nécessairement plus cher), permet au collaborateur de travailler, ce qui reste tout de même plus difficile dans un avion. Il est souhaitable de s’interroger également sur la mise en place d’un système de visioconférence, un outil qui peut convenir dans de nombreuses situations et ainsi aider à limiter les déplacements.

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